* Quels étaient les symptômes chez moi ?
Sans conteste, la boule au ventre, et la colère doublée de sentiment d’impuissance face à des actes imposés injustes. Nous étions un petit nombre, à échelle humaine, et pourtant on ne savait pas ce qui allait se passer, je pense que j’ai opté pour la fuite en avant. Le déni total. Plus d’intérêt, un manque d’envie et un ennui mortel au boulot comme à la maison, et une vraie panique lorsque le weekend prenait fin.
Et pourtant je continuais à rester optimiste, enthousiaste, mais le petit rat était résigné et commençait à économiser une énergie qu’il savait perdue et difficile à remplacer.
*Quand en ai-je pris conscience ?
J’en ai pris brutalement conscience lors de 2 événements, une formation dans le cadre professionnel, et lors de ma reprise d’étude quelques mois plus tard en psychologie clinique.
Je vous livre le cadre lors de la formation: je suis en train de réaliser avec des collègues de formation des tests de personnalité, afin de tester l’outil sur lequel on va être formé. Les résultats qui en ressortent : beaucoup de désirabilité sociale, une estime de soi catastrophique. Nous sommes en groupe, quand j’entends cela, je plonge dans le désarroi. Je suis tellement affectée que je ne finirai jamais cette formation, qui m’aurait d’ailleurs permis de pouvoir trouver un job plus facilement par la suite.
*Qu’est-ce qui m’a permis de remonter la pente ?
Je n’ai aucun mérite, car j’ai été licenciée économique. Après, ma descente aux enfers a continué encore un peu. Je pense qu’il m’a fallu 4 ans avant de pouvoir retrouver un niveau d’énergie intéressant.
Bon, oui, j’ai vécu entre temps et je n’étais pas en dépression sévère, je suis tombée amoureuse, eu mon 1e enfant, repris des études, connu d’autres épisodes personnels difficiles. Mais au final et avec du recul, j’avais toujours peur. Le sentiment de tétanie n’est pas parti comme ça, alors que pendant mon adolescence et le début de mon âge adulte (eh ouais c’est la période) j’étais plutôt fonceuse, les choses me réussissaient, j’ai même pu être hautaine tant je ne comprenais pas que les autres aient autant de mal.
Bref.
Comment faire au quotidien ?
D’abord, savoir vers quoi on tend sur le long terme : chercher un interlocuteur pour pouvoir s’orienter. Il faut pouvoir évoluer vers plus d’estime et de confiance en soi.

Ne pas oublier que cette période nous apprend beaucoup sur nous-mêmes, et qu’à ce titre il ne faut pas la sous-estimer.
Et pour le quotidien, plus terre-à-terre, juste rechercher sa joie. Quand on vit un événement heureux, même quelques secondes, un sourire, un sentiment d’aide, de sérénité, l’accepter, l’accueillir, le célébrer. Ce sont ces petits moments qui vont faire pencher la balance.
Se pardonner. Je dis se pardonner parce que quand on vit des trucs négatifs, on se sent nul. 0 de chez 0. Pas grave, mais il faut savoir qu’on peut aussi choisir de se montrer indulgent envers soi-même. Et ça pareil, ça change la donne.
J’espère vous avoir redonné une minuscule microscopique infime dose d’espoir et de sourire.
Profitez.

A bientôt,
Carol
J ai malheureusement vecu la lourdeur du travail qu on subit. Aujourd hui, je suis a ce qu on appel le placard malgres tout je reste positif. Le travail pour moi n est pas une fin en soi, on peu se realiser ailleur.
Bonjour,
Je trouve que la positivité est une très bonne qualité. Moi-même je le suis, y compris quand je traverse les “épreuves”.
Oui, on peut se réaliser ailleurs, et je connais clairement de personnes pour qui le travail est alimentaire, dans le sens où il permet de vivre ses passions qui elles sont moins rémunérées mais tellement enrichissantes. Il n’y pas de norme là-dessus. Il peut aussi s’agir tout simplement d’assurer les besoins de base.
En ce qui me concerne, je considère que j’y passe tellement de temps que je souhaite qu’il soit complètement au service de la vie que je veux vivre.