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Le bien-être au travail?

Le bien-être au travail? Posted on 1 mai 20203 Comments

Analyse du travail réel ou recours à des techniques de psychologie positive/ développement personnel?

Je me posais la question de ce qu’il faut faire pour se sentir bien au travail: prêter attention à la façon concrète dont se passe son activité de travail, “le travail réel”; ou alors se fier aux techniques de psychologie positive et de bien-être du développement personnel ?

Le contexte

Ce que l’on appelle l’intensification du travail, basée sur les principes de rationalisation et de profit dans les entreprises, a conduit de nombreux travailleurs, aux Etats-Unis puis en Europe à fonctionner sur la base d’objectifs inatteignables. Ceux-ci sont invités à “tenir” dans un travail en mode dégradé…, ce qui entraîne aujourd’hui encore un sentiment de faute et de culpabilité à la fin de la journée: celle de ne pas avoir produit ce qui était attendu.

La psychologie et l’ergonomie ont tenté décrire le travail pour mieux comprendre comment les salariés s’en emparaient, aujourd’hui, on parle beaucoup de l’analyse du ” travail réel”, celui qui est peu considéré dans les logiques gestionnaires.

Sinon, dans les années 60 aux Etats-Unis, c’est le courant de la psychologie positive, ainsi que des techniques liées au développement personnel qui se sont développées, prônant la prise en charge individuelle du bien-être par le salarié (il n’y a peu ou pas de médecine professionnelle là-bas!), avec pour objectif de doper la vitalité des salariés dans les entreprises.

En France, ces injonctions sont difficiles: on parle beaucoup de stress, de souffrance au travail, de consommation d’anti-dépresseurs. Pour y remédier et gagner en bien-être, il est certain que l’analyse du travail réel (psychologie et ergonomie) permettrait d’agir sur ce qui passe sur le lieu du travail, sauf que c’est assez une démarche largement inconnue… D’autre part, adopter un état d’esprit positif, donner du sens à ce que l’on fait a un impact sur la façon dont on va travailler. Mais au final : que doit-on faire, au juste?

Ce qui appartient au travail doit se régler au travail…en 3 points

1 ) Rappelons une évidence: le travail n’a pas pour vocation première le bien-être (même si le fait de travailler  y concourt largement: socialisation, sentiment d’utilité, moyen d’expression, revenus…); et les techniques de bien-être n’ont pas pour objet de de se sentir mieux au travail.


2) On remet chaque chose à sa place: si le problème se manifeste au travail, il faut agir concrètement dans la résolution du problème “au travail”, pas seulement à l’intérieur de soi. Sur cet aspect, quoi de plus important que de savoir ( et intégrer):

  • qu’une course perpétuelle au profit et à la rentabilité, nuit au travail bien fait > pourquoi pas ne pas imaginer provisoirement ses propres critères; 
  •  qu’il est normal de vite saturer quand il y a des difficultés supplémentaires, car par définition le travail demande déjà beaucoup de stratégies pour être effectué (si si, les micro-décisions et choix que l’on fait tout le temps parce-que rien ne se passe jamais comme prévu)
  • que moins on a de marges de manoeuvres, plus on est candidat  à la souffrance au travail

3) Chacun peut s’appuyer sur des outils et techniques pour se sentir mieux au travail, à condition que ce qui entrepris ne fasse PAS oublier le fond de la situation, car lâcher prise aura la fâcheuse conséquence d’empirer les choses (!!!!!). En effet, on peut avoir furtivement l’impression que ça va mieux, mais si on ne s’attaque pas au coeur du problème, avec le temps les choses s’accumulent et deviennent hors- contrôle !  

Conclusion

Pour produire un travail de qualité quand le contexte n’est pas favorable, prendre du recul, garder en tête qu’il faut prioriser l’essentiel, poser des actions correctives à son rythme,  permettront d’avancer efficacement et de prévenir le sentiment de culpabilisation de la fin de journée! Bien sûr, tout ce qui permet de se sentir bien intérieurement permettra aussi d’être plus assuré dans la mise en place d’actions concrètes. L’idéal étant vraiment de trouver ce qui nous fait du bien à l’intérieur sans nous freiner dans notre possibilité d’action travail à l’extérieur.

A tous ceux pour qui le Covid-19 a bousculé en amenant des modes d’organisation différents, un manque de moyens accru, une accélération du rythme… je vous invite à réfléchir tranquillement à tout ça, et à noter à toutes les idées d’action qui vous permettent de privilégier ce qu’il y a d’essentiel: la qualité de votre travail!

A bientôt,

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