Bonjour,
Je voulais ici aborder la fausse joie que je m’étais faite à l’annonce du licenciement économique chez mon ex-employeur. Dans mon idée, Ce licenciement économique était sensé représenter le renouveau, le printemps. Alors que finalement, il s’est agi d’une « fausse » bonne nouvelle.
Nous allions mal depuis tellement de temps… du coup on s’était mis à attendre avec crainte et impatience le couperet qui allait enfin mettre fin à notre calvaire. On nous avait présenté les choses de façon grossière: il y aurait une procédure, à la suite de laquelle nous irions au Pôle Emploi; nous choisirions un type d’indemnisation (ARE ou ASP)…Et moi, je m’accrochais à tout ça, comme si un simple événement extérieur allait permettre par un coup de baguette magique de me remettre d’aplomb pour affronter la vie … *LOL.*
Je n’avais pas pu bénéficié d’un accompagnement particulier puisque la plupart de mes collègues avaient accepté de continuer l’aventure dans une nouvelle structure. Je n’avais pas suivi parce-que je sentais que j’étais déjà au plus bas de mon estime personnelle: si j’acceptais ce job avec un management contraire à mes valeurs, je sentais venir la dépression.
A ce moment, je vivais un ensemble de manifestations de mal-être que je ne prenais pas du tout au sérieux (« mes symptômes »). Pour faire rapide: après quelques années de travail dans une structure, tout commençait à devenir compliqué. C’était une structure financée par des fonds publics, et on avait bien compris qu’avec le jeu des nouvelles lois et des subventions nécessaires à la pérennité de l’association, on n’irait pas bien loin: notre temps était compté. On avait lentement vu les choses se dégrader jusqu’au point de non-retour: c’est à dire l’ annonce d’une liquidation judiciaire, et donc d’un licenciement économique.
Pourquoi était-ce une “fausse” bonne nouvelle?
Parce -que normalement, c’était l’événement qui nous permettrait d’avancer. Ca mettait fin à des mois d’anxiété, de yo-yo émotionnels, des mois d’ennui à mourir, des mois d’incertitude. On attendait le top départ pour pouvoir s’en remettre.
Evidemment, rien n’est aussi simple. Nous avons attendu des mois avant d’obtenir le certificat de fin d’activité auprès du liquidateur et pendant ces mois-là, on n’avait rien et donc on ne pouvait même pas aller toquer à la porte du pôle Emploi. A cette époque, je vivais seule, je ne pouvait plus payer mon loyer (merci papa), je ne pouvais même pas payer un ticket de métro pour sortir et me changer le idées. Je n’avais RIEN et manger était compliqué. Mes derniers sous étaient utilisés en essence pour aller voir le liquidateur et comprendre pourquoi ça n’avançait pas. Je me souviens avoir vraiment cette impression d’être prise en otage. Une fois le précieux document enfin obtenu, nous avons enfin pu faire nos démarches auprès du Pôle Emploi.
Au final, cet événement n’a pas été si libérateur que ça. Personnellement quand j’ai reçu les chèques du liquidateur j’ai juste pu rembourser ce que je devais. Même si je m’étais beaucoup privée, je n’ai pas noté de surplus d’argent suite à mes privations, et je ne savais pas de quoi demain allait être fait.
Tout cet épisode a été super dur. Pour moi qui était déjà dans une spirale négative, ça n’a pas forcément arranger les choses. La conclusion que j’en ai retiré est qu’on a l’impression d’attendre quelque chose et que tout va s’éclairer d’un coup d’un seul, et que c’est cela qui va nous permettre de pouvoir rebondir. Alors que non, ce n’est pas aussi simple que ça. L’événement supposé libérateur n’est pas forcément celui qu’on croit.
On ne peut pas compter sur quelque chose d’extérieur pour nous remettre d’aplomb, je vais développer cette partie dans un autre article.
En espérant que vous avez fait une bonne lecture,
A bientôt,
Carol