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Savoir prendre soin de soi (partie 1)

Savoir prendre soin de soi (partie 1) Posted on 1 novembre 2019Leave a comment

Je voulais évoquer dans cet article l’importance pour les femmes de prendre soin d’elles.
Parce que j’en rencontre beaucoup, abîmées par le travail. Elles ont souvent un sens du sacrifice inépuisable et, noyées dans la liste des tâches à accomplir elles ne s’accordent pas ce temps nécessaire à tous pour se sentir bien.
Mais c’est oublier tous mes amis masculins à qui je dis aussi fréquemment « prends soin de toi ». Finalement, chacun en a besoin. Ma réflexion se base sur la sphère professionnelle comme sur la sphère privée, puisque nous ne sommes pas des êtres compartimentés.
Ecrire cet article m’a demandé beaucoup de temps, peut-être parce que je suis moi-même dans une période de changement, et que j’ai besoin de déterminer avec précision ma feuille de route.

Chez moi, je le sais, prendre soin de moi est une clé pour être pertinente et efficace pour réaliser mes objectifs. Il s’agit d’un engagement quotidien. Je dis engagement, car je m’oublie souvent (corps, et/ou esprit, et/ou coeur). La dernière fois, je suis venue au boulot avec un mal de dent terrible, et ma seule préoccupation a été de ne pas manquer le travail (pour ne pas perdre d’argent ou de congés) et être capable de récupérer mes enfants à temps au centre de loisirs après la journée de travail. En réaction, une collègue m’a rétorqué : « mais quand est-ce que tu prends soin de toi ??? … c’est difficile hein… »

Prendre soin de son corps et de son esprit pour se renforcer face aux difficultés de la vie

prendre soin de soi
Prendre soin de soi

Tout d’abord, prendre soin de soi a longtemps été pour moi un non-sujet. Je n’ai jamais été quelqu’un qui accorde beaucoup d’importance à l’image (de soi, des autres). Ceci étant, en grandissant, j’ai bien pris conscience de l’utilité de me nourrir correctement, de pouvoir gérer un budget, de faire du sport, de prendre soin un minimum de mon corps afin de me renvoyer une image acceptable à moi-même et aux autres. Cela n’a longtemps été « que ça », mettre de l’huile dans les rouages pour bien fonctionner au niveau physique.
M’accorder consciemment du temps n’a commencé à devenir une évidence qu’après les premiers coups durs. Vous savez, ceux qu’on nomme généralement « mauvaises nouvelles », et qui viennent notamment troubler la tranquillité de nos habitudes et de notre confort. Ce n’est qu’alors que j’ai reconnu la vertu de prendre soin de son corps. Je m’étonne encore d’ailleurs du lien direct qui existe entre le fait de s’accorder consciemment du temps et la capacité à être prêt( e ) à affronter le monde.

Maintenant, la plupart du temps, quand je dis « prends soin de toi» (ou « prenez soin de vous » dans le cadre de mon travail ), c’est que je sens que les émotions sont exacerbées, que la pensée s’emballe et qu’il est difficile de les tenir à distance. Je veux dire par là:

  • « prends du temps pour une activité qui te ressource… »,
  • « fais-toi confiance… »
  • « n’y a-t-il pas un moyen pour mieux répartir ton temps … ? »
  • « tu as déjà essayé de te faire une récap’ de la journée et de voir les infos qui étaient venues jusqu’à toi ? »
  • « comment tu te sens, là, tout de suite ? »
  • « que peux-tu mettre en place pour atténuer ton malaise » ?
  • « c’est un sujet super sérieux si tu en parles tout le temps… tu ne veux pas faire une pause avant d’y revenir ? ça permet des fois de prendre la chose sous un autre angle…. »
  • « est-ce que tu arrives à considérer les choses dans un ensemble plus global ? »

Dans tous ces cas, j’essaie d’insuffler l’idée que prendre soin de soi signifie s’aimer, au niveau du corps (lui accorder du temps, écouter ce qu’il a à dire), de l’esprit (accepter ses pensées et le fait qu’elles servent à nous protéger, à résoudre les problèmes…) et du cœur (écouter ses envies profondes, profiter J).

Définir qui on est dans un espace relationnel

Partager un pot après le lancement d'un projet
Partager un pot après le lancement d’un projet: peut être que tout n’a pas été si rose pendant les différentes phases du projet collectif!

Enfin, je dirais qu’il existe un autre aspect aussi important que le soin vers soi. Personne n’est heureux tout seul car nous vivons dans un monde relationnel: prendre soin de soi et s’aimer, ça se définit aussi dans notre rapport à l’autre. En effet, nous avons tous besoin de partager de l’amour avec nos proches, de nous nourrir, d’avoir une activité rémunérée, … tout cela nécessite un lien à l’autre.
Cela peut se vérifier au niveau professionnel : on peut se contenter d’un travail peu intéressant si on y trouve des liens satisfaisants. Il peut même s’agir d’un des plus grands moteurs de motivation au travail. Ca c’est pour l’aspect « pile ».
Le côté « face » des relations, malheureusement, c’est souvent lorsque l’on se trouve englué dans des situations conflictuelles ou dans des liens « toxiques ». C’est souvent une fois confronté à ce type de problématique que l’on prend le temps d’interroger la question de son lien aux autres.
Quand on constate que la relation devient dégradée, dysfonctionnelle par les manifestations qui en découlent: crises de larmes, pétages de plomb, arrêts de travail, prise de somnifères, etc., on sait que l’on se trouve dans un cadre interactionnel qu’il faut changer.
Ici, prendre soin de soi dans son lien à l’autre, c’est pouvoir repérer et prendre au sérieux ses sentiments, ses émotions et ses intuitions. C’est pouvoir savoir parler de ce qui nous tourmente. C’est accepter de l’aide. C’est savoir accepter de sortir d’un environnement trop délétère pour sa santé si c’est devenu le seul moyen de faire face. Ou si ce n’est pas trop tard, c’est aussi trouver le progressivement le courage de s’affirmer de mieux en mieux dans la situation qui nous met en difficulté tout en préservant l’essentiel: la qualité de son travail.
Etre en relation, nous sentir en relation nous renforce, nous ancre.

C’est cette idée de lien qui m’a fait mettre en avant cette idée d’équilibre dans mes écrits. Cette notion ne veut pas dire qu’on ne peut pas rechercher l’intensité, la passion, dans ce qu’on fait. Au contraire 🙂
C’est plutôt de souligner notre façon naturelle de fonctionner: l’efficacité ultime est de réussir à accorder autant de poids à ses propres désirs, émotions, intérêts, qu’à ce qu’on apporte/ reçoit dans sa relation aux autres.
Ces deux aspects se nourrissent continuellement l’un l’autre: c’est l’équilibre, que personne ne nous a appris dans notre éducation, que l’on soit un homme ou que l’on soit une femme.

A venir dans une 2e partie, pourquoi prendre soin de soi ne s’applique pas seulement à moi et à toutes les personnes que je rencontre en situation de déséquilibre, car il s’agit avant tout d’une obligation.

A bientôt,

Carol

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