Voici la suite des points pour lesquels je parle constamment de la recherche d’équilibre, au travail comme dans sa vie 🙂
Bonne lecture!
Point 6 Donner du sens à ce que l’on vit
Je suis récemment tombée sur un article qui disait ceci: une belle et longue vie est une vie qui a du sens. Pourquoi? Parce-que le but que nous donnons à nos existences influence notre santé mentale et physique (Ali Mujiang et al, 2019 : « Association between life purpose and mortality among US adults older than 50 years »).
Il n’y a là rien d’étonnant: le sens, tout le monde le cherche. Que ce soit quand on se penche sur les questions: « pourquoi suis-je ici ? », « Quel est le sens de la vie ? », « qu’est ce que je suis sensé(e) faire de ma vie?»
Ou alors, quand on est fortement bousculé par un événement. On va alors essayer d’en parler à des amis, ou consulter un médecin, ou encore un psychologue.
Pour toutes ces questions, de la plus précise à la plus vaste, nous pouvons faire appel à l’approche systémique (pour plus de détails, voir le point 2 ici)
En effet, l’éclairage systémique permet à chaque personne, à son niveau, de comprendre les choses qui nous posent a priori problème, et de trouver des moyens d’agir de façon très concrète dans sa vie personnelle ou professionnelle.
Voici un petit exemple simple: je peux être ponctuellement sujette à des insomnies, ou des ruminations. En posant la question, quel est le but de tout cela? J’arrive au but, à la finalité de celles-ci: souvent, dans mon cas, il s’agit d’une question non résolue, sur laquelle je bute et qui me taraude. Je prends alors conscience de l’importance que cette question a pour moi, et je sais que tant que je ne m’y attaquerai pas, à mon rythme, j’aurai ses manifestations déplaisantes, me montrant qu’il y a quelque chose qui ne va pas.
En intégrant le fait que ce qu’on vit (bon comme mauvais) s’inscrit dans un objectif plus global, on peut mieux prendre du recul. Et comprendre le sens de ce qui nous arrive, c’est ce qui est libérateur 😉
Point 7 Trouver de la sécurité
Tant qu’on n’a pas un sentiment de sécurité interne, il est difficile de construire quoique ce soit. Car, dans ce cas, nos actions sont guidées par la peur, et nous nous retrouvons condamnés à vivre « en réaction à… ». Sans sentiment de sécurité, on est en mode survie.
Dans un monde dans lequel tous nos repères explosent, il est sage de s’attacher à trouver ce sentiment de sécurité dont nous avons tous besoin pour fonctionner normalement (j’en parle aussi dans cet article-là).
Considérer les duo corps- esprit, ou coeur-raison, permet de se sentir complet, entier, puis, si on arrive à poser des actions à partir de ce que l’on ressent vraiment, intègre.
Par exemple, pour le système corps- esprit, on peut penser à tous ceux qui sont empêtrés dans une façon de penser trop axée sur l’intellect, la raison, la logique. Dans les cultures occidentales c’est souvent le cas, nous avons appris à l’école qu’il y avait une sorte de suprématie de cette pensée cartésienne. Hors, ce sont les manifestations corporelles qui sont les plus à même de nous guider (ce qu’on aime vs ce qu’on n’aime pas; nos limites, etc).
A l’opposé, d’autres personnes vivent sans cesse dans un tourbillon d’émotions difficiles à contrôler, et l’objectif serait plutôt là de se servir de la raison pour les ordonner et les réguler. En fait, on a bien besoin de ces deux polarités, et les considérer comme un tout avec un équilibre à atteindre permet d’envisager de cesser de tanguer pour s’inscrire dans un fonctionnement personnel abouti, fluide, harmonieux.
Cela contribue à nous reconnaître dans une entièreté et nous autorise à agir de façon cohérente, entière, intègre sans se laisser déstabiliser par les contrariétés extérieures. Le fait de se montrer constant, fidèle à soi-même, intègre, est ce qui permettra par la suite de (re) trouver un sentiment de sécurité à l’intérieur comme à l’extérieur.
Point 8 La valeur du temps pour sortir des situations conflictuelles
Dans les situations conflictuelles/ abusives/ de harcèlement, le « plus gêné » est souvent celui qui devra partir, et potentiellement va le plus souffrir.
En contexte de travail, c’est celui qui va s’arrêter en maladie, ou celui que l’on va déplacer de poste pour le « protéger », et aussi celui qui aura du mal à s’en remettre en raison d’un sentiment d’injustice en ce qui le concerne, et d’impunité pour l’autre partie.
Pour s’en sortir (rééquilibrer la situation, en prenant sa part de responsabilité et en acceptant de jouer un rôle actif), il faut du temps.
Cela semble évident quand on pose les choses de cette façon, mais je tiens à souligner cet aspect, car souvent, notre entourage, nous voyant en souffrance, VA nous encourager à nous comporter de façon excessivement ferme face à l’autre partie rigide /abusive, alors que l’on sait que c’est ce qui va nous faire perdre pied. Nous-mêmes on peut être tentés d’exploser face à des situations d’injustice.
Respecter la valeur du temps pour affronter ses peurs est primordial pour ne pas rechuter. Poser des actes justes, sera toujours plus efficace que vouloir s’évertuer à montrer à un auditoire (personne ou organisation) peu réceptif que l’on a raison, parce qu’on risque de ne pas se maîtriser (et celui qui ne se maîtrise pas est souvent vu comme celui qui a tort!).
Préserver la qualité de son travail, faire les démarches nécessaires (médecin du travail, DRH, procédures judiciaires, etc.), exprimer calmement ses limites seront alors les actions les plus importantes à réaliser car elles permettent de se protéger.
Dans les jeux relationnels malsains fins, ce n’est pas forcément celui qui parle le plus fort qui gagne à la fin de la partie: tout se joue sur la longueur.
Pour en savoir plus vous pouvez vous référer aux travaux de la psychothérapeute Adeline Gardinier: sur la pertinence de poser un diagnostic systémique, voir ici et sur l’importance du temps dans la gestion de la peur voir ici
POINT 9 TOUT PART DE SOI
-Alors, qu’est-ce que je dois faire [pour résoudre mon problème] ?
-Ben, c’est toi qui dois le savoir! Il n’y a personne de plus proche de toi que toi-même pour savoir exactement où tu en es, quels sont tes vrais buts et la façon d’y arriver.
-Ah, j’étais sûr que tu allais répondre ça…
Voici en substance un échange que j’avais eu avec un ami il y a quelques années, et qui peut être récurrent. J’avais répondu que oui, il était évident, que j’allais répondre ça! Si on ne se base que sur des solutions extérieures sans (re)connaître son vrai besoin, on n’en a jamais fini, il y a toujours quelque chose de nouveau qui sort et qu’il faut absolument essayer!
Ce qui est bien avec la notion d’équilibre, c’est qu’il s’agit d’une notion personnelle. Chacun met le curseur en fonction de qui il est. Et en plus de cela, comme le suggérait Canguilhem, tout part de soi. Point besoin de chercher dans une fièvre boulimique des méthodes et des techniques toutes-faites, c’est en s’observant dans son rapport à l’extérieur qu’on recueille de façon précieuse les clés de notre avancement. Il suffit simplement de savoir où poser son regard, quoi prendre en compte, ce qui a de l’importance et ce qui n’en a pas.