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Soignants, confinés: comment vivre avec ce Covid-19?

Soignants, confinés: comment vivre avec ce Covid-19? Posted on 31 mars 2020Leave a comment

Nos réactions face à la peur

La propagation mondiale du coronavirus a depuis quelques mois des répercussions inédites sur nos vies, entraînant peurs, et réactions rationnelles ou plus irrationnelles.
La peur est une émotion primaire qui intervient quand on craint pour sa vie.
Dans les temps actuels de réaction face au sentiment de désorganisation et de peur, on trouve plein de conseils pour augmenter son système immunitaire, par plusieurs voies possibles.
On trouve aussi (heureusement) des informations pour savoir à qui s’adresser en cas de troubles psychiques, addictions, violences conjugales…
On trouve une boulimie d’activités en ligne, comme une invitation à continuer à vivre au même rythme trépidant d’autrefois. C’est comme s’il fallait maintenir l’ esprit occupé en permanence (proche de l’ébullition) pour ne pas sombrer dans la dépression profonde, et comme si au fond on ne savait plus s’adapter quand il n’y a pas grand-chose à faire.
On trouve beaucoup de personnes qui dénoncent et / ou jugent des comportements inadaptés, chacun y allant de sa propre analyse: on en fait trop, …. ou pas assez…
On trouve la colère des travailleurs qui ont peur d’aller bosser, de contracter la maladie, et de contaminer ses proches.
On trouve différents camps tentant de trouver les responsables de cette pandémie (à qui profite le crime?)
On trouve des blagues (ça j’aime, je rigole, c’est chouette)

Il y a quelque chose que l’on ne trouve pas, c’est comment donner du sens à ce qui se passe dans sa propre vie.

Pourtant, ce que le Covid-19 nous impose à tous, c’est bien de témoigner une attention particulière à ce qui nous entoure, d’adopter des rythmes différents, de se recentrer sur l’essentiel dans nos vies.
Que l’on soit travailleur dont la présence est requise pour continuer à fonctionner, où que l’on fasse partie de ceux qui sont assignés à résidence, nous sommes entièrement impactés, puisque nous devons augmenter notre rythme ou, au contraire, baisser considérablement notre activité habituelle. Ce n’est pas simple.
Puisque nous sommes obligés de poser, maintenant plus qu’avant, des actions de façon très intentionnelle, mettons ce temps à profit pour qu’il fasse sens pour nous, c’ est à dire qu’il nous permette nous situer dans nos vies et nous permettent de nous ajuster au mieux dans la perspective de notre épanouissement personnel.

Les travailleurs de la période du Covid-19

Le Covid 19 a l’avantage de permettre à tout le monde de remettre en question ses habitudes en allant affronter tous les jours le monde du travail, que l’on soit du genre à sous-investir le travail (on sera obligé de facto de faire plus, en s’impliquant peut-être davantage ) ou au contraire de sur-investir cette sphère (il faudra ménager sa peine sinon gare au pétage de plomb).
Parce-que si tout le monde connaît son métier et les stratégies pour l’exercer au mieux, on sait que l’ajout d’un agent stresseur supplémentaire, sur lequel on n’a pas de contrôle et de surcroît affectant la santé, va demander un effort d’adaptation important. Des mesures sont à mobiliser d’abord dans la sphère organisationnelle, mais aussi dans la sphère de ses propres ressources individuelles.
Pour ceux qui exercent des métiers au contact avec les autres: soignants, commerçants, agents publics, il semble normal de réexaminer la manière dont on s’engage au travail, mais aussi dans sa vie.
Pour toutes les personnes qui ont un mode de fonctionnement souple, qui donnent sans compter, attention au contre-coup du burn-out, pour éviter celui-ci il peut être utile de penser à ne jamais tout donner, toujours en garder un peu dans sa coupe, car quand on arrive au bout, on tombe. Les manifestations et signes physiques sont les meilleurs indicateurs. Il faut penser à soi et sa famille, et penser à se protéger pour tenir dans la durée et donc répondre présent pour le plus grand nombre.
Le risque est déjà naturellement élevé du fait du contact continu avec des personnes potentiellement porteuses de la maladie, exprimer des limites peut être salutaire, sans culpabiliser de ne pas être aussi consensuel que d’habitude.

Les confinés

Hello les amis, je fais partie de cette catégorie. Je sais que l’hyper-connexion est bien présente, mais ce n’est pas ce que j’ai envie de retenir. Ce qui me vient à l’esprit, c’est la diversité des sentiments et émotions qui nous envahissent. Et c’est ok. Peu de gens se laissent aller à éprouver vraiment ce qu’ils ressentent, et je comprends ça, quand on n’a pas l’habitude, il faut y aller progressivement, sous peine d’éprouver des angoisses quand on y va de façon trop brutale. Pour ceux qui ont du mal à s’aventurer au contact de leur essence profonde, voici ce qui peut se passer, le plus simplement du monde. Quand ça ne va pas, inutile de laisser les choses macérer, on peut écrire dans un carnet ou sur une page dédiée sur Word; face à l’angoisse, on peut partager son état du moment avec un proche. Quand l’envie de se recentrer se fait sentir, on peut écouter de la musique sur son fauteuil préféré, et se laisser inonder en même temps par les rayons de soleil dans son appart ou dans son jardin si on en a un. Mal à la tête? On laisse la vaisselle et le linge, on se repose. Besoin impérieux d’air? On pense à prendre son attestation et on prend l’air seul à proximité de son domicile, c’est important pour la santé mentale de respirer l’air frais.
Pour tous les confinés, et spécialement pour ceux qui auraient préféré se sentir utiles aux côtés de ceux qui travaillent, mon message est que l’on n’a pas moins de valeur parce qu’on est au repos. On peut tranquillement se poser sur ces questions difficiles: comment mieux se centrer sur soi, et faire des choses pour soi (pas de superflu, hein, puisqu’on ne peut ni voyager, ni s’acheter une tonne de fringues, passer du temps chez l’esthéticienne ou que sais-je…). C’est un exercice dur, surtout quand on a l’objectif d’en faire la base d’une nouvelle hygiène de vie.

Finalement le Covid-19, c’est l’occasion de réaliser l’impact de nos actions, de nos choix, et de nos décisions sur nos vies. On le sent, à chaque moment peut survenir la goutte qui fera déborder le vase. Nous n’en sommes qu’à J16 , i faut tenir sur la durée. Nous sommes responsables de nous-mêmes et de mettre en place ce qu’il faut pour ne pas sombrer. Quand on ne perd pas de vue que les événements, bons ou mauvais, sont là pour nous amener à faire les choix qu’il faut pour évoluer vers un meilleur équilibre de vie, on perçoit l’importance de l’exercice.

Choisissons plus souvent ce qui est important à nos yeux.

A bientôt 😉

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